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Haifa Haïfa [Israël] - Beyrouth [Liban] Beyrouth Traversée de Haïfa (Palestine) à Beyrouth (Liban)


Navire de guerre sur la Méditerranée


Identifiant
AI13325
Lieu(x)
Haifa
Haïfa [Israël] - Beyrouth [Liban]
Beyrouth
Traversée de Haïfa (Palestine) à Beyrouth (Liban)
Opérateur(s)
Durée
00:03:54 min
Son
Non renseigné
Intertitres
Pas d'information sur les intertitres
Description
Description actuelle : Mission militaire au Proche-Orient. À bord du navire de guerre français le Du Chayla : de gauche à droite le colonel Waters-Taylor du régiment du maréchal Allenby, Gouverneur à Jaffa, le lieutenant-colonel Goudot, chef du cabinet militaire du général Gouraud et l'amiral Mornet ; la vie militaire : exercices de chargement du canon. Commentaire opérateur : 29 décembre, 9 heures, à bord du Duchayla Nous sommes face à Zib qui nous rappelle tant d'efforts. Le temps est magnifique et chaud et la mer n'est qu'une vraie nappe d'huile. Nous sommes partis hier à 11 heures de Jérusalem, voyage long jusqu'à Caïffa, mais toujours très beau, avec des arrêts de 10 à 15 minutes aux stations. Là nous achetons des oranges ou des amandes aux petits arabes qui ont l'air de vouloir prendre d'assaut notre train. Nous arrivons à Caïffa à 8 heures du soir, heureux de revoir la mer et surtout le Duchayla qui va bientôt nous emporter. Nous avons la côte à 2 kilomètres et je pense avec joie que nous allons parcourir en 6 heures le chemin que nous avons fait précédemment en trois jours avec tant de peine et de péripéties. A la descente du train à Caïffa, nous nous munissons d'une dizaine de porteurs arabes afin de faire transporter nos bagages au port. Là nous nous embarquons dans la chaloupe de la police du port qui nous conduit au Duchayla en ce moment à 2 kilomètres. Nous avons un clair de lune magnifique et nous sommes presque tentés de plaindre les Parisiens qui ne jouissent pas d'un décor aussi féerique. Caïffa est à notre gauche et Saint Jean d'Acre à droite, dans le fond du golfe, une petite forêt de palmiers, le tout éclairé par la lune, voici un vrai décor du Châtelet. Mais nous n'avons plus maintenant qu'un seul désir, c'est d'embarquer le plus rapidement possible. Nous y voici et nous allons reprendre notre vie maritime, c'est le moment des adieux pour ceux que nous quittons et au contraire nous sommes assaillis de questions sur notre voyage à l'intérieur par ceux que nous retrouvons à bord. On nous apprend que l'Amiral va venir, nous regagnons nos hamacs car il n'y a plus de couchettes, ce qui n'est pas à déplorer car le hamac est préférable. Cependant le sommeil ne veut pas venir ce soir me trouver, je n'ai plus en tête que l'idée du retour mais je l'entrevois, en rêve, rempli de difficultés insurmontables, c'est tout juste si je ne fais pas ainsi le tour du monde, avec mille ennuis. Enfin la nuit s'achève et je redeviens plus calme. J'ai fait télégraphier au Commandant CANNOUGE afin qu'il nous retienne une place à bord du Lotus qui, d'après les quelques renseignements que nous avons pu obtenir, doit quitter Beyrouth le 30 ou le 31 pour la France. S'il en est ainsi, nous arriverons juste à temps pour embarquer. 11 heures Dans une demi-heure nous descendrons « à la soupe ». Nous sommes en ce moment entre Tyr et Saïda. Nous avons juste en face, toujours près de la côte, l'Hermon, GADMER m'apprend que l'Hermon est la montagne où les anciens rois envoyaient chercher de la neige afin de rafraîchir les boissons. Cette montagne atteint 3 000 mètres de hauteur et est couverte de neige toute l'année, ce qui est un fait assez curieux sous ce climat, car même à bord du bâtiment et en cette saison, on supporterait d'être en costume léger. Le temps reste très beau avec un ciel absolument pur, nous ressentons seulement un peu de houle. Ce navire n'est d'ailleurs pas comme le Waldeck Rousseau, il ne tient pas la mer et peu de chose lui fait prendre du roulis. C'est un des plus vieux modèles, je crois, à coque très arrondie. Je n'ai pas signalé que je venais de faire connaissance avec Félix. Qui est Félix ? C'est un personnage important… c'est un beau et gros mouton qui a été élevé à bord et qui est par conséquent le camarade et l'enfant gâté de tous les matelots. C'est la mascotte du bâtiment et il ne subira pas le triste sort de ses semblables, destinés à nous alimenter quelque jour, ainsi que les bœufs. Aussi il semble comprendre qu'il lui est réservé un avenir plus doux et c'est avec fierté qu'il regarde ses infortunés compagnons. Toujours il est sur le pont, par quelque temps qu'il fasse, bien qu'il ait le privilège d'aller où il lui plaît. Il y a aussi des chats dont un est très amusant, je crois bien que c'est la première fois que je prends intérêt à tous ces petits détails. 13 heures Nous venons de dépasser Saïda et à 14 heures nous serons à Beyrouth que nous pouvons apercevoir déjà à l'aide de la jumelle. Nous ne pouvons cependant encore que la deviner car nous avons devant nous une pointe qui nous la cache. Le roulis est plus faible, mais le soleil est terrible. Les matelots font la sieste, couchés dans tous les coins, cherchant un peu d'ombre. Le moral est mauvais parmi l'équipage car voilà trois mois qu'ils ne reçoivent pas de courrier, ne descendant pas à terre à cause des cas de peste signalés. Mais si l'équipage est consigné pour éviter la transmission du fléau, une mission comme la notre a le droit d'aller et venir, faire escale quand il est nécessaire et nous pourrions devenir, tout comme les matelots, un foyer de contamination, oh Administration !!!, car si le vaccin prémunit le sujet lui-même contre le mal, il n'empêche pas que le germe puisse être transmis par ce même sujet à un autre. Mais ne cherchons pas à comprendre, c'est la consigne militaire et là gît toute l'explication. Nous ne savons pas encore si nous rentrerons par Port Saïd, Constantinople ou le chemin de fer, d'aucuns nous disent que certainement des ordres à l'arrivée du Duchayla lui enjoindront de regagner Tanger, auquel cas nous continuerions sur ce bâtiment et à Tanger nous embarquerions directement pour Marseille. Mais attendons, bientôt nous serons à Beyrouth et aurons alors des renseignements plus précis.
Dénomination
Film
Support
Nitrate [N]
Format
35 mm
Couleur
Noir et blanc
Remise à cadence
Non remis à cadence
Appartenance actuelle
MUSEE ALBERT KAHN - DEPARTEMENT DES HAUTS-DE-SEINE
Droits
Domaine public